François Verret 2018-02-22T14:16:11+00:00

François Verret

bio (1)

Depuis plus de 35 ans, aujourd’hui
François Verret dédie temps, énergie, passion
à la création artistique, autour de cet art qu’est la danse.
Pour lui, c’est un art d’équipe, et l’écoute y est primordiale.
Il a toujours désiré partager avec d’autres l’expérience artistique
qui y es liée, créer les conditions de ce partage.
Le processus de création artistique lui est toujours apparu comme
le lieu d’une aventure collective intense avec d’infinis dialogues,
échanges, confrontations de points de vue…
Construire ensemble avec d’autres artistes issus de différentes cultures
et langages artistiques fait partie de l’aventure, de la nécessité
qui caractérise chaque pièce.

S’il fallait tenter de dire qui je suis…je dirais d’emblée :
« je n’sais pas »… !
chercheur nomade…
en mouvement perpétuel…
autodidacte…bricoleur…artiste ( avec un petit a !)
poète à ma manière…
et s’il fallait spécifier encore, je dirais :
ignorant de plein de choses…
Qui  souhaite que je me définisse plus encore  ?
Aux yeux de qui faudrait-il se définir « sérieusement »…
et spécifier chorégraphe, metteur en scène, acteur-danseur ?

Disons que ce que j’ai appris…ce fut « au contact » de certaines personnes
mes parents d’abord…ils furent essentiel dans le « dispositif » !
mes grands parents,
il y eut un instituteur, Marcel Leroux,
des amis d’enfance, d’adolescence…
il y eut Massa Makan Diabaté…Hideyuki Yano…Susan Buirges…
Jacques Patarozzi…et quelques autres personnes décisives
que je devrais évoquer ici…
et puis il y eut les amours, les amis, les voyages…

Finalement, tout se jouera in situ, sur le plateau…
certains artistes m’auront appris beaucoup…
pourquoi faudrait-il en nommer quelques-uns aujourd’hui
plus que d’autres ?
Disons que certaines rencontres furent particulièrement « marquantes »
Bénédicte Pesle, Ghédalia Tazartès, Alain Rigout,
Anne Koren, Mathilde Monnier, Daniel Emilfork, Rosella Hightower,
Mathurin Bolze, Jean-Pierre Drouet, Christian Dubet, Sylvie Blum,
Dorothée Munyaneza, Natacha Kouznetsova, Charline Grand…

D’autres personnes, enseignantes, me donneront des ailes ! Virginia Pipa-Cazin, Céline Balasse…

On l’aura compris, l’essentiel se sera d’abord joué au cœur de
ma famille (!),
puis, en dehors…dans ce qui pourrait avoir l’air d’être
une sorte de « famille substitutive » (?)
ce fut d’abord, une bande…basée sur…des affinités électives…
puis ce fut une « équipe »…pour devenir
un véritable creuset de création…
où la transversalité des arts s’est exercée d’emblée, dès le premier jour
et ce, durant près de 40 ans…
Nous aurons dédié temps, énergie, ferveur,
à cette passion qui nous engage intimement
et consiste à inventer « une langue étrangère
à la langue commune » (la langue de la marchandise)…
Ce fut une quarantaine de créations de spectacles (voir)
dont certains restent plus « mémorables » (!) que d’autres…
(sans que nous puissions toujours nous expliquer pourquoi)
Des années 80 à 90, surnagent « Tabula Rasa »… « Fin de parcours »…
« La chute de la maison carton »… « quel est le secret ? » … « où commencer ? »
Puis il y eut cette aventure que fut la fondation
des Labos d’Aubervilliers (de 1993 à 2000) (voir), qui n’auraient pas pu surgir sans Jack Ralite (maire d’Aubervilliers)
puis à nouveau des créations…certaines plus « marquantes » que d’autres :
« Kaspar Konzert »… « Bartleby »… « Chantier Musil »… « Sans retour »…
« Do you remember no I don’t »… « Courts Circuits »…
puis ce fut « Chantier 2014-2018 » (voir)
encore et toujours des créations de spectacles :
« Rhapsodie Démente »… « Le Pari »…

Aujourd’hui que dire de plus ?
je dirige une compagnie…un creuset d’artistes…
qui rassemble des acteurs, danseurs, musiciens,
scénographe, créateur de lumière, vidéastes,
plasticiens…
Où que nous soyons, nous menons conjointement
deux lignes de travail :
– processus de recherche et création de spectacles
– actions artistiques à destination des populations
du territoire sur lequel nous travaillons.

François Verret septembre 2017

2017    Le Pari • Compagnie FV
2016    Dedans Dehors # 2 • Compagnie FV
2015    Dedans Dehors # 1Compagnie FV
              Rhapsodie Démente • Compagnie FV
2014    Chantier 2014-2018 • Compagnie FV             
2012    No focus • Compagnie FV
2012    Raptus • Compagnie FV
2011    Courts-Circuits • Compagnie FV
2009   Do you remember no I don’t • Compagnie FV
2009   Cabaret • Compagnie FV
2008    Ice • Compagnie FV
2006    Sans Retour • Compagnie FV
2005    In the back of my mind • Compagnie FV
2004    Contrecoup • Compagnie FV
2003    Tokyo Musil • Compagnie FV
2002    Chantier Musil  • Compagnie FV
2001    L’Acoustique du vide • Compagnie FV
2000   Bartleby • Compagnie FV
1999    Fin et Début • Compagnie FV
1998    Kaspar Konzert • Les Laboratoires d’Aubervilliers
1997    Memento • Les Laboratoires d’Aubervilliers
1997    Qui voyez-vous ? • Les Laboratoires d’Aubervilliers
1996    Rapport pour une Académie • Les Laboratoires d’Aubervilliers
1996    Sur l’air de Malbrough • Centre National des Arts du Cirque
1994    Nous sommes des vaincus •Les Laboratoires d’Aubervilliers
1992    Où commencer ? • Association 1 B
1991    Le Vent de sa Course • Association 1 B
1990    Faustus • Association 1 B
1989    L. et eux, la Nuit  • Association 1 B
1988    L’Horloge en Folie • Association 1 B
1987    Det Kommer, Det Kommer • Ballets Kulberg
1987    Quel est le secret ? • Association 1 B
1986    La   • Groupe de Recherche Chorégraphique de l’Opéra de Paris
1986    La Chute de la Maison Carton • Association 1 B
1985    Illusions comiques • Association 1 B
1984    Sans titre • Association 1 B
1983    Une éclipse totale de soleil • Association 1 B
1983    La Latérale de Charlie • Centre National de Danse Contemporaine d’Angers
1982    Fin de Parcours • Association 1 B
1981    Les Portes d’Italie  • Association 1 B
1981    In illo Tempore  • Groupe de Recherche Chorégraphique de l’Opéra de Paris
1980    Tabula Rasa • Association 1 B

À propos de nomadisme…

Quelques mots autour de la teneur du mouvement nomade…
qui m’anime et m’engage de lieu en lieu, au fil du temps…
De fait, je vais et je viens… de territoire en territoire,
travaillant ici et là… sans jamais rester très longtemps au même endroit,
sans y être sédentaire (!)…
Être nomade, c’est le fruit d’une décision, prise sciemment il y a longtemps déjà,
cela me permet de conjurer certains risques d’enlisement, d’enfermement…
de garder une distance critique qui me semble opportune,
et féconde à l’égard des paradoxes inhérents à chaque lieu, « maison » , ou Institution…
Étant nomade, je peux réinterroger constamment comment se déclinent en actes, fonctions – rôles
– statuts…là où je travaille,
je peux éviter 2 écueils : l’identification outrancière à un lieu…et
le réflexe d’appropriation…qui génèrent si facilement des formes d’aveuglement !

Et puis, disons que la pratique du nomadisme
ouvre la possibilité de travailler à partir de la conscience de la précarité de sa condition,
de cultiver ce mouvement essentiel d’ « exploration permanente de l’espace du doute »…
de penser, d’inventer…et oui, pas moins !
C’est de cela dont il s’agit, en effet :
ré interroger constamment les « conditions du sens » !
où que nous soyons questionner le « dispositif de travail » dans lequel
nous nous engageons concrètement…

Par ailleurs, si j’évoque ce nomadisme qui est le mien,
il me faudrait décrire ce rythme d’allées et venues, ponctuées
de rencontres… de pertes…de disparitions temporaires ou définitives…
de retrouvailles…qui y est lié, et qui ravive l’inévitable sentiment de fragilité
de chaque instant…« tout passe » comme le disait l’écrivain russe Vassili Grossman…
et c’est donc bien la conscience de l’éphémère…qui grandit en soi chaque jour,
et aiguise l’exigence d’intensité, de précision sensible
de cohérence avec soi-même dans la manière de s’engager « corps et âme »
en actes, ici et maintenant, sur le terrain, quel qu’il soit…
sans être sûr de grand-chose d’autre que de la qualité de l’instant présent,
sans stratégie quant à l’avenir…sans penser (calculer !) épargner, accumuler,
mettre de côté pour… demain…(pour avoir la paix l’instant d’après,
pour être tranquille demain…!)

Ceci étant dit, tout en étant nomade dans l’âme, nous vivons aussi
des temps dits de « résidence(s) »,
qu’échangeons-nous alors, que partageons-nous avec les équipes
des maisons dites d’accueil ?
Quelles perceptions, visions, questions quant aux enjeux de nos missions
quant à la fonction politique de notre travail commun ?
À quelle(s) population(s) nous adressons-nous, pourquoi, comment ?
Quelles rencontres publiques fomentons-nous ?
Quelles intensités vivons-nous ensemble ?

Ces questions sont passionnantes à partager…

François Verret, septembre 2017